CULTIVER SANS EAU
(réponse synthétique à la question de Pierre)


Le 05/10/2014 17:58, Pierre  a écrit :
Bonjour,
Puis-je me permettre de vous demander conseil?
Je suis en découverte récente de permaculture.
Dans tous les textes que je trouve, je constate de la part des créateurs de sites qu'ils se servent beaucoup de l'eau, même si leurs terres sont pauvres.
L'eau est-elle une condition pour la mise en place de permaculture, et sinon, comment compenser son absence?
C'est un sujet de découragement pour moi, car le terrain que je peux utiliser est pauvre, sablonneux, et je ne peux pas y créer de mare permanente.
Je vis en bordure des Landes, et Il y pousse surtout naturellement des Acacias et du chiendent, avec énormément de soleil, particulièrement l'été, bien sûr, où tout "cuit" sans arrosage, malgré le broyat que je mets en place et que les lapins sauvages et oiseaux m'éparpillent systématiquement.
Merci d'avance si vous pouvez prendre le temps de me répondre,


(ma réponse du 03 octobre 2017)

Bonjour,
Cette année de canicule charentaire m'a permis d'évaluer une expérience de jardinage sans arrosage dans mon terrain très sec (sableux). Je vous la conseille vivement au vue des résultats.

Cela a fonctionné pour :
(Résultats insuffisants pour : concombre, chou, céleri, mais il me semble que le doublement de la matière d'apport initial peut changer la donne.)

Voici comment je m'y suis pris :





(ma réponse du 13 octobre 2014)

Bonjour,
je n'ai pas le temps d'échanger de façon approfondie.
La culture sans irrigation en terrain sableux est possible même en milieu hostile (canicule, sécheresse). La base est l'utilisation massive de bois dans le sol ET sur le sol, associé à un paillis épais de 10 à 20 cm d'épaisseur et si possible à un ombrage léger (qui peut être réalisé par des panneaux verticaux de haricots grimpants devant les cultures à protéger).

Le bois est vu comme un apport de fertilité équilibrée, un habitat et de la nourriture stimulant une vie intense et diversifiée dans le sol, un stockage efficace de l'humidité, à condition de mettre de grandes quantités de bois. (attention pas de sciure, sauf si elle a été précompostée car son compostage utilise bcp trop d'azote).

Les auteurs de références sont Sepp HOLZER (culture sur butte avec bois à l'intérieur), Philip FORRER (idem + très forte couverture (20 cm) d'aiguilles de pin), Jean PAIN (compostage de broussailles étalés sur le sol - Les résultats obtenus sont spectaculaires en milieu hostile, sauf sous serre fermée semble-t-il du fait d'un trp faible taux d'humidité dans l'atmosphère sans irrigation).

Baissières :
Pour les arbres fruitiers, et de façon générale, pour aider votre terrain à capter et garder l'eau en sous-sol, je vous conseille d'étudier la mise en oeuvre d'un réseau de baissières sur votre terrain, même en terrain très faiblement pentu. Sauf bien sûr si la nappe d'eau souterraine est superficielle (moins de 3 m par exemple).

Couverture arborée :
Etudiez aussi l'implantation massive d'arbres, notamment fixateurs d'azote (poussent vite et repoussent après coupe en général) pour produire du bois, créer un système racinaire dans le sol qui le nourrit, le stabilise, fait remonter les minéraux du sol en surface (feuilles, brindilles, ...), augmenter la capacité de rétention en eau du sol par la mort de racines qui servent d'éponge dans le sol, ombrer le sol (effet bénéfique sur l'atmosphère local su site malgré l'évaporation d'eau par le feuillage, bien sûr il ne faut pas mettre d’eucalyptus qui pompent bcp trop d'eau...) L'aulne de corse est très bien en sol sableux. Simplement regardez
les arbres qui poussent bien spontanément sur votre terrain !

Mais évitez l'acacia qui est difficile à réguler mais surtout très désagréable de part des fortes épines, ce que n'a pas l'aulne de corse ou encore le cytise ou la luzerne arborescente.

Couverture au sol :
Semer des légumineuses adaptées à votre sol sec. Chez moi en sol sec et calcaire, la vesce velue et le sainfoin font des merveilles. Mais j'ai aussi semé du trèfle blanc, du trèfle violet, du mélilot et de la luzerne.

Bonnes recherches !
Richard Wallner